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XI RALLY DE COLOMBRES.2022 (FRANÇAIS)

XI RALLYE INTERNATIONAL DE MOTOS CLASSIQUES DE COLOMBRES.

Dix ans se sont écoulés depuis que le Moto Club Indianos a organisé son premier rallye de Colombres en 2012. Pas une seule année ils n'ont manqué l'événement, même les années où des centaines d'événements ont été annulés, la direction des Indianos est allée de l'avant. Cette constance et ces efforts ne sont pas passés inaperçus aux yeux des habitués de cet événement unique, comme l'a démontré cette édition, où la participation a augmenté de manière significative.

À plusieurs reprises déjà, ce magazine m'a donné l'occasion de raconter le contenu de chaque édition et l'enjeu de cet événement. Pour ne pas être répétitif, je vais faire un petit résumé pour les lecteurs qui découvrent ces chroniques pour la première fois. Je vous raconterai ensuite quelques-unes de mes expériences.

Le rallye de Colombres est un rassemblement international de motos classiques d'une durée d'une semaine, centré sur le tourisme à moto. Des itinéraires sont parcourus tous les jours dans la région des Picos de Europa, où l'on roule avec une carte routière, des croisements fléchés et, pour les plus férus de technologie, des itinéraires numériques. Chaque jour, un déjeuner est offert à mi-parcours dans un lieu d'intérêt et un service d'assistance récupère les motos en panne.



Pendant cette période, il est courant de se faire de nouveaux amis et, bien sûr, les réunions sont quelque chose que les habitués attendent avec impatience chaque année. Les soirées se passent sur les terrasses du Restaurante La Parra (siège du MC Indianos) entre bières et discussions animées où il est facile de voir comment, malgré la différence de langue, nous, motards, nous comprenons parfaitement. C'est la vision de Colombres que donnerait celui qui participe toute la semaine, mais il y a une autre vision, celle de ceux qui viennent dans ce beau village pendant le week-end, attirés par les activités proposées par le Moto Club, comme le marché de pièces détachées, la montée Bustio-Colombres, le Motocross et la course "Correpasillos" pour les enfants. Le tout avec la présence des classiques sur la place comme un musée à ciel ouvert.





On pourrait dire qu'il y a autant de Colombres que de participants, et il y a tellement d'histoires qu'il serait impossible de toutes les raconter ici. Ce que je peux faire, c'est vous dire quelles sont les plus intéressantes. Je peux vous dire qu'une participante est venue de France et a loué une moto juste pour cet événement, parce qu'ayant vécu l'expérience les années précédentes, elle ne pouvait pas le manquer même si elle n'avait pas de moto à ce moment-là. Un groupe est venu de Hollande par la route et a promis de revenir avec beaucoup plus de compagnons l'année prochaine et bien sûr ils ont aussi apporté leurs vélos. Des histoires personnelles de personnes ayant surmonté des défis personnels, comme celle de notre ami Pascal, un journaliste moto français bien connu, qui a pu retourner à l'un de ses rallyes européens favoris après avoir surmonté une grave maladie. Et quel retour en force il a eu. Il a non seulement fait ce rallye, mais aussi la semaine précédant le Rallye du Nord, dont j'ai parlé dans l'article précédent. Voulant se prouver que tout était fini, il a fait l'épreuve la plus exigeante de toutes, les 300 Millas de Colombres avec son Nimbus des années 30. Un beau quatre cylindres en ligne dans le sens de la marche et trois vitesses actionnées par un levier sur le côté du réservoir. Le 300 Millas est une épreuve difficile, tant pour le pilote que pour la machine, dont la durée est estimée à environ 10 heures, à partir de 8 heures du matin. Notre ami a dû attendre les premières lueurs du jour pour pouvoir voir quoi que ce soit, mais il a tout de même terminé la course et s'est classé cinquième sur la ligne d'arrivée.








 

Malgré la nature exigeante des routes à travers les Picos de Europa, nous avons eu deux participants britanniques qui, chaque année, terminent les routes sur des motos de moins de 125cc. Cette année avec une belle MV Agusta et une Moto Guzzy. C'est un véritable spectacle de les voir s'amuser autant que les autres sur ces petites machines qui suscitent toujours un intérêt particulier ainsi que l'admiration de leurs pilotes. Nous avons eu plusieurs exemples de familles qui ont roulé ensemble comme des paires de frères et sœurs, père et fils, père et fille, nièces et neveux etc etc. etc. Il est très excitant de voir les parents parler fièrement de leurs enfants lorsqu'ils sont distraits. Le premier à arriver aux 300 Miles, le plus jeune des Moreno, conduisait la Norton que son père, qui était présent, avait restaurée et possédait depuis de nombreuses années. Les voir tous deux excités sous l'arche d'arrivée était touchant.






 Il y a quelque chose à propos des motos et de cet événement qui leur fait surmonter toutes sortes de difficultés, comme le cas d'un couple britannique qui roulait avec des bijoux des années 1940. L'épouse était sur le point de ne pas pouvoir assister à sa première participation, car elle a dû subir une opération du poignet droit quelques jours avant le début de l'événement. Elle avait tellement entendu parler de l'événement qu'elle a décidé de prendre le risque de venir quand même. La voir rouler tous les jours, sans exception, sur cette grosse et lourde BSA sans amortisseur arrière et avec une fourche Girder à l'avant, ce qui revient à ne pas en avoir du tout, était incroyable. Toujours le sourire aux lèvres et avouant que malgré la douleur, elle ne regrette en rien sa décision, il était clair qu'elle serait là l'année prochaine.





 

Je voudrais également mentionner l'histoire de Zack qui a fait le voyage depuis l'Australie pour récupérer une Norton des années 30 qui était censée être prête à partir. Malheureusement, ce ne fut pas le cas et il a manqué complètement le Rallye du Nord, mais néanmoins, sans le moindre découragement, il a réussi à remettre en état la magnéto et à obtenir un nouveau carburateur qui lui a permis de profiter du Rallye de Colombres, non sans avoir subi quelques pannes supplémentaires et être passé par les ateliers qui sont installés au siège du Moto Club (appelé le garage de la honte par les participants) et tout cela en sachant qu'il est en attente d'une opération des deux genoux. Et comme si cela ne suffisait pas, il est parti sur sa Norton en panne, via la France, vers le Royaume-Uni. 






Une autre des expériences que vous pouvez vivre à Colombres est de profiter d'un dîner entre grands champions qui a lieu chaque année le samedi soir. Cette année, en tant qu'invité d'honneur du Moto Club, nous avons eu la chance d'avoir la présence de Benjamín Grau, un pilote qui, si vous connaissez un peu la moto, n'a pas besoin que je vous explique ce qu'il représente dans l'histoire du motocyclisme. Ce que je peux dire, c'est que rencontrer la personne derrière ce nom a été une très agréable surprise. Sa facilité d'approche, sa passion pour ce monde des deux roues et une humilité, qui n'a rien à voir avec ses réalisations, l'ornent. Il y avait aussi José Ángel Mendivil, une légende du Motocross et un habitué de ce Rallye, qui est toujours accompagné d'un autre grand champion et ami, José María Saiz "Titín".














Toutes ces petites histoires, et beaucoup de celles qui sont laissées de côté, sont la preuve du sentiment de famille qui existe lors de cet événement. Les vétérans s'occupent des nouveaux arrivants, leur facilitant ainsi la tâche. Les amitiés de longue date sont célébrées à chaque fois, comme un trésor que l'on ne veut pas perdre. On se souvient de ceux qui ne sont plus parmi nous et on célèbre la vie en leur honneur, comme seuls le font ceux qui ont vécu suffisamment longtemps. Colombres est bien plus qu'un Rallye, c'est une fête. Il n'est donc pas surprenant que chaque année et à partir de tant d'origines différentes, un pèlerinage commence, un pèlerinage qui est attendu pendant douze mois. COLOMBRES EST L'ENDROIT OÙ TOUT LE MONDE SOUHAITE REVENIR.


Voici une sélection de vidéos de l'événement.







 Fotos: Serafín R. Trashorras, Alejandra Muñiz, Daniel Prieto.